Le lieu dit de la belette, un laboratoire d’études sur les mares 

Le lieu dit de la belette, un laboratoire d’études sur les mares  Le lieu dit de la belette, un laboratoire d’étudeLe lieu-dit de la belette, est un terrain de 8 hectares légué à la SNPN à la mort de son ancien propriétaire, M. Hubert Gillet, chercheur émérite au Muséum national d’Histoire naturelle. Celui-ci y appliquait […]

Le lieu dit de la belette, un laboratoire d’études sur les mares

 Le lieu dit de la belette, un laboratoire d’étudeLe lieu-dit de la belette, est un terrain de 8 hectares légué à la SNPN à la mort de son ancien propriétaire, M. Hubert Gillet, chercheur émérite au Muséum national d’Histoire naturelle. Celui-ci y appliquait une gestion particulière de non-intervention presque totale. De même, il a demandé à l’association dans son testament, au moment du leg de maintenir cette gestion et de ne pas toucher au couvert forestier par exemple, afin que le site reste une zone refuge pour la biodiversité avec le moins d’intervention humaine possible. La propriété de la Belette est donc en libre évolution depuis près de 40 ans. Du fait de sa gestion particulière le site est très riche en biodiversité, la SNPN pose d’ailleurs chaque année des caméras piège dans le but d’identifier les espèces à résidence et celles-ci sont nombreuses : blaireaux, renards, chevreuils, sangliers, martres, fouines, pics noirs, écureuils, et bien d’autres ! Ce site préservé, situé à proximité des secteurs à enjeux d’actions,  nous semblait donc tout choisi pour accueillir ses premières mares, et avec elles, une nouvelle biodiversité : amphibiens, odonates, flore des zones humides etc…s sur les mares

Chantiers participatifs de création de réseaux de mares

Alors que plus de la moitié des zones humides ont été détruites en France au cours du siècle dernier (https://www.zones-humides.org), la SNPN a fait le choix de s’engager concrètement pour leur protection. Ainsi, au printemps 2023, une série de chantiers participatifs faisant intervenir des bénévoles ont été organisés pour permettre la création de trois nouvelles mares sur le site de la Belette. Au total, près de 70 bénévoles, étudiants de master, adhérents de l’association, scolaires, ou tout simplement curieux, sont intervenus en donnant de leur temps pour la protection de la nature. Chaque mare aura nécessité entre 4 et 5 jours de travail pour réaliser le creusement et l’installation de bâches EPDM qui permettent de garantir l’étanchéité du sol. Afin de respecter l’esprit du lieu, il ne sera pas réalisé d’introduction d’espèces animales et végétales, et la colonisation de ces nouveaux milieux se fera donc naturellement.

Et après ? Suivis scientifique des mares

Maintenant que les mares sont creusées et bien remplies, commence le travail scientifique de suivi de l’évolution du milieu. Les observations ont commencé à travers l’installation de pièges photographiques à proximité des mares nouvellement créées, qui ont déjà permis l’observation de nombreux animaux qui viennent s’y abreuver. Par ailleurs, deux protocoles nationaux de suivis de la biodiversité des zones humides ont déjà été réalisés sur le site, le protocole STELI (Suivi Temporel des Libellules), et le protocole “POP Amphibien” (Suivi de l’occurrence des communautés d’amphibiens). La réalisation de ces protocoles se poursuivra d’années en années, et sera complétée par un suivi de la colonisation du milieu par la flore des zones humides. 

Par ailleurs, les traces du passage de l’homme sur le site étant encore visibles dans le boisement, un premier chantier a été réalisé par les membres de la SNPN par l’arrachage d’un ancien grillage de plusieurs dizaine de mètre de long qui gênait l’accès aux mares pour la faune. Des actions similaires auront lieu afin de rendre du mieux possible, ce site exceptionnel à la nature.

En 2024, une étude des mares et corridors écologiques présents dans un rayon de 1,5 km s’attachera aux possibilités de colonisation à venir, notamment par les Tritons, dont le triton crêté, présent sur la commune de Dourdan. 

Eléments & Chiffres clés

  • 3 mares creusées
  • 15 jours de chantiers (~5j par mare)
  • 70 bénévoles mobilisés
  • 2 protocoles nationaux de suivis de la biodiversité

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