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1.       Principes

Naturellement, la plupart des mares tendent à disparaître, et nécessitent un entretien régulier, ou une restauration, pour maintenir leur existence, et la fonctionnalité du milieu. (Oertli & Frossard, 2013)

Illustration : dynamique naturelle de fermeture d’une mare par successions végétales et accumulation de matière organique.

On estime que près de 95% des petits plans d’eau que l’on définit comme des mares, ont été créés par l’homme (Sajaloli et Dutilleul, 2001). En dehors de cas d’origine naturelle, qui peuvent inclure des facteurs d’entretiens naturels, telle qu’une crue décennale venant lessiver les vases et la végétation, dans la plupart des cas, une mare tend à se (re)fermer naturellement : au fil des années, la végétation se développe, produit et retient la matière organique qui s’accumule au fond de l’eau. Les végétations se succèdent pour aboutir au développement d’arbustes, puis d’arbres, qui finissent de combler la mare.

Le maintien, ou retour d’une mare à un fonctionnement optimal (accueil d’une grande biodiversité, régulations, épurations, etc.), consiste à rajeunir régulièrement des parties de la mare, enfavorisant une mosaïque de micro-habitats : colonne d’eau libre, herbiers divers, zones “neuves” ou pionnières, zones ensoleillées, etc.

La restauration de mares peut être aussi nécessaire notamment en cas de :

Ces mesures d’entretien, ou de restauration lorsqu’on a trop attendu, doivent suivre quelques principes, pour éviter d’impacter les organismes aux moments de grande activité et sensibilité. On peut respecter les principaux points suivants :

Tous les produits phytosanitaires sont à proscrire dans l’entretien de la mare.

2.     Diagnostic écologique

Pour réaliser une restauration de mare, un diagnostic de l’état de conservation de la mare est mené sur deux plans :

Une étude des organismes à l’échelle du réseau de mare local, peut apporter aussi de nombreuses informations sur les potentialités d’accueil de la mare en projet. La présence d’espèces patrimoniales et/ou protégées dans le paysage peut être une opportunité d’orienter le projet en leurs faveurs, qu’il s’agisse d’espèces végétales ou animales.

Par exemple, la présence de Rainettes vertes (Hyla arborea) dans le paysage, pourrait nous inciter à orienter la restauration en préservant la présence d’arbres et arbustes dans la mare ou sur les berges, et favoriser une forte végétation, pour attirer et accueillir l’espèce.

De nombreuses informations peuvent être déjà disponibles en ligne, et complétées sur le terrain :

Des listes rouges régionales peuvent vous aider à connaître la diversité d’espèces et les statuts de conservation des espèces potentielles que pourrait accueillir la mare. Il est recommandé de prendre attache avec une structure naturaliste compétente, pour mener cette étude, et adapter le projet aux enjeux spécifiques relevés.

Lien vers liste rouge régionale des amphibiens d’idf. https://www.arb-idf.fr/nos-travaux/publications/liste-rouge-regionale-des-amphibiens-et-reptiles/

Lien vers liste rouge régionale des Odonates d’idf. https://www.arb-idf.fr/nos-travaux/publications/liste-rouge-regionale-des-libellules-dile-de-france/

Lien vers liste rouge régionale de la flore vasculaire d’idf. https://www.arb-idf.fr/nos-travaux/publications/liste-rouge-regionale-de-la-flore-vasculaire-dile-de-france/

Cette étude doit être complétée par des observations de terrain dans la mare ciblée, avec le soutien de personnes compétentes sur l’identification de ces taxons (associations naturalistes, bureau d’étude, etc.) :

Photo : V. Dupuy, M. Ledru, 2024, inventaire nocturne des amphibiens dans une mare de Seine Saint Denis.

La présence d’espèces protégées, induit une interdiction d’impacter ou de déranger les individus, et selon le degré de protection, leur habitat (Artcile L411-1 du code de l’environnement : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000033035411?isSuggest=true). Toutes les espèces d’amphibiens sont protégées en île de france, par exemple, et leur présence dans une mare est probable.

Dans le cas d’observations d’espèces protégées et selon leur niveau de protection, une demande de dérogation à l’interdiction d’impacter l’espèce protégée et/ou son habitat doit être réalisée. Le 4° de l’article L411-2 défini les conditions d’octroi de la dérogation : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006074220/LEGISCTA000006176521/#LEGISCTA000033035415

Cette demande est l’occasion de bien orienter et organiser le projet en faveur des enjeux relevés. Elle comprend une présentation du projet, les études faune flore associées, et les mesures prises pour éviter et réduire autant que possible l’impact sur les espèces en question. La DRIEAT (Direction Régionale et Interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports) en charge de l’instruction des dossiers, propose un contact dédié qui peut être consulté : especes-protegees-idf@developpement-durable.gouv.fr

Plus de renseignements sur : https://www.drieat.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/la-demande-de-derogation-especes-protegees-en-cinq-r1567.html

En fonction du diagnostic, plusieurs mesures s’apparentant à de l’entretien ou de la restauration selon le degré d’intervention, peuvent être combinées et adaptées au site. Certaines d’entre elles sont décrites ici.

3.     Régulation de la végétation

La régulation de la végétation vise une mosaïque d’habitats et d’architectures végétales dans la mare et son pourtour direct, pour optimiser les capacités d’accueil de la biodiversité. On peut agir directement sur la végétation, mais aussi sur les conditions de vie de la végétation.

Algues et végétation aquatique

Dans le cas d’une abondance importante d’algues et/ou de végétation aquatique, une partie peut être extraite au râteau pour maintenir une zone en eau libre d’un à deux tiers de la surface totale. Les végétaux aquatiques extraits sont déposés pendant une nuit et une journée sur la rive de la mare (Guittet et al., 2015 ; SNPN, 2022). Cela permet en partie aux larves de tritons, de grenouilles, de mollusques ou d’insectes de rejoindre la mare. Ensuite les végétaux seront exportés. Ils peuvent être compostés. Attention, cette mesure est à éviter absolument au printemps. De nombreux œufs et larves sont de toute petite taille et peuvent être présents en grand nombre tout en étant très peu visibles. De cette manière, la régulation de la végétation est une mesure de gestion à anticiper, à l’automne, en dosant et projetant les possibilités de retour de végétation au printemps.

Dans les cas de prolifération de lentilles d’eau, elles peuvent être récoltées en début d’automne avec un râteau ou une épuisette (Guittet et al., 2015 ; SNPN, 2022), et suivre le même procédé de repos sur berge avant exportation. La prolifération des lentilles d’eau découle généralement d’un excès de nutriments dans l’eau, et c’est à l’échelle du micro-bassin versant et de l’alimentation en eau que des actions de prévention peuvent être déployées, pour favoriser une eau de qualité. Il existe plusieurs espèces de Lentilles d’eau, dont certaines sont assez rares à très rares en île de france telle que la Wolffie sans racines (Wolffia arrhiza (L.) Horkel ex Wimm., 1857), et peuvent être à préserver.

La présence d’algues filamenteuses (type spirogyres) est normale et constitue un refuge et une source de nourriture pour de nombreux organismes. Elles indiquent la présence de nutriments dans l’eau, notamment de nitrates et phosphates, que d’autres végétaux n’auraient pas exploités. En cas d’excès, l’alimentation en eau de la mare peut être vérifiée, et les sources d’enrichissement, notamment en cas de ruissellement de l’eau peuvent être inspectées, retirées, détournées ou tamponnées. De manière curative et temporaire un écrémage peut être réalisé et consiste à ramasser les algues flottantes à la surface de l’eau pour limiter leur extension. Attention cette action est à réaliser à l’automne : de nombreux organismes profitent des algues filamenteuses, telles que les larves de tritons, protégées. L’analyse de la chimie de l’eau permettra d’évaluer les polluants. Des actions préventives, à l’échelle du micro bassin versant de la mare, peuvent être réalisées. Des mesures de végétalisation et réalisation d’un micro-bassin de phytoépuration peuvent être mises en place pour épurer l’eau arrivant sur la mare (Guittet et al., 2015 ; SNPN, 2022).

Dans l’exemple ci-dessous la butte surplombant la mare était “paillée” par bâche plastique, et recouverte de compost très riche en matière organique. Son retrait, et le choix d’une végétation peu gourmande en azote, favorise l’infiltration et la filtration de l’eau avant d’arriver dans la mare, réduisant ainsi l’apport de nitrates et la prolifération excessive d’algues vertes filamenteuses.

Photo V. Dupuy: retrait de bâches plastiques et de compost déposés initialement sur une butte dont les ruissellements tendent à enrichir l’eau de la mare en contrebas, et favorise l’excès d’algues vertes filamenteuses.

Végétation ayant les pieds dans l’eau

Les hélophytes (végétaux ayant les pieds dans l’eau) profitent à de nombreux organismes, tels que les Libellules et Demoiselles qui l’utilisent comme support de ponte, et pour émergence et métamorphose des larves. Elles apportent une architecture dans l’eau et au-dessus de l’eau, et proposent un ombrage partiel favorable à une mosaïque de températures différentes. Diverses espèces d’hélophytes sont annuelles et meurent à l’automne. Leur tiges mortes peuvent contenir des œufs d’invertébrés, et proposer un refuge hivernal pour divers organismes.

En cas de domination d’une espèce, sur plus des trois quarts de la mare par exemple, et pour éviter le comblement progressif du milieu, plusieurs méthodes peuvent être employées, en cherchant à préserver et favoriser une mosaïque de végétations diversifiée :

Photo Arthur Bernard : faucardage et arrachage manuel de rhizome de Massettes, dans une petite mare en Essonne.

Végétations ligneuses

Les arbres, arbustes, et ronces autour d’une mare constituent autant d’habitats, refuges, corridors et tampons climatiques importants pour la biodiversité. Au fil du temps, la végétation tend à croître autour et dans la mare, et la fermeture naturelle et progressive du milieu, apportant notamment ombrage, et feuilles mortes dans l’eau, peut tendre à diminuer la capacité d’accueil d’une biodiversité typique que l’on peut souhaiter favoriser. Certaines mares forestières très ombragées pour autant, peuvent accueillir des espèces d’amphibiens ou de coléoptères très intéressants.

Selon les objectifs de gestion apportés par le diagnostic, une ré-ouverture du milieu, pour remise en lumière notamment, peut être un des principaux enjeux de la restauration.

Les végétations ligneuses peuvent être préservées en partie, abattues, élaguées ou recepées selon la situation, dans les environs directs de la mare, et selon l’orientation du lieu vis à vis du soleil. On peut tendre à favoriser une ré-ouverture dans l’axe sud, et préserver un rideau, proposant un brise vent, du côté des vents dominants.

Dans de nombreux cas, il est possible de développer des formations buissonnantes et arbustives, par élagage et cépée. La formation d’arbres têtards peut apporter une grande valeur ajoutée à l’intérêt écologique du site.

Le bois mort peut être laissé sur pied, entier au sol, ou coupé et disposé au sol à quelques mètres de la mare. Cela permet de créer des refuges (gîtes et abris, relais pour la migration, etc.). (Guittet et al., 2015 ; Proniewski, 2022 ; SNPN, 2022).

Ces travaux sont prioritairement réalisés à l’automne, et doivent prendre en compte la réglementation du site.

4.    Curage

La présence dominante de vase et végétation hélophyte et ligneuse, et l’absence de colonne d’eau libre, indiquent l’intérêt d’une action de curage. Elle consiste à retirer les vases en partie, de manière plus ou moins importante. Cette action provoque une forme de rajeunissement du milieu. Elle est réalisée à l’automne, de manière partielle, ne dépassant pas les deux tiers de la mare. Si possible, le curage est pratiqué sur 3 ans, par tiers de plan d’eau. (Guittet et al., 2015 ; SNPN, 2022). Le changement de couleur des matériaux de sol retirés indique la limite à ne pas dépasser. Sur les grandes mares, à fond argileux, l’action d’une pelle mécanique est généralement indiquée.

Dans le cas d’imperméabilisation par une membrane, l’intervention doit être menée avec soin, et avec des matériaux non coupants. La vase est extraite à l’aide d’une pelle à la main ou d’un outil de type baguernette (Guittet et al., 2015 ; SNPN, 2022). Cet outil est constitué d’un manche de 3 à 4m de long avec à son extrémité un cerceau de fer équipé d’un panier de corde tressée à mailles détendues. Une attention particulière sera apportée à cette opération pour ne pas percer la couche imperméable (argile ou bâche).

Un assèchement de la mare est une autre technique de gestion des vases : celles-ci sont minéralisées au contact de l’air et perdent alors leur volume. Il est ensuite bien plus facile d’en extraire une partie. Un assèchement automnal ou hivernal, tous les 3-5 ans permet une maîtrise des vases. Cette méthode peut cependant avoir pour effet de faire germer des graines de massettes (Typha sp.) qui peuvent alors proliférer (Guittet et al., 2015 ; SNPN, 2022).

Les vases extraites seront déposées quelques jours sur la berge pour laisser la faune regagner leur milieu de vie (Proniewski, 2022). Elles sont très riches en matière organique et seront donc ensuite déposées loin des rives ou sur les écoulements d’eau alimentant la mare pour éviter un risque d’eutrophisation (Guittet et al., 2015 ; SNPN, 2022). Elle veut constituer un engrais ou amendement intéressant pour les cultures maraîchères typiquement. 

5.    Reprofilage

Certaines mares peuvent être entièrement disposées en pentes abruptes, voire verticales en cas de bassins. Après curage ou agrandissement de la mare, les boues et les terres peuvent servir à aplanir les berges et à redessiner les contours. On cherche à maximiser la douceur de la pente et la sinuosité du contour. La création de plages et hauts fonds est particulièrement appréciée par de nombreux organismes, dont les hélophytes, et la biodiversité associée. Une disposition de pente douce au nord de la mare permet de profiter d’un maximum de soleil, par orientation au sud, s’il n’est pas masqué par les arbres.

En cas de surface suffisante, une technique consiste à basculer les berges abruptes vers le milieu aquatique pour adoucir les pentes. Les graines sont conservées et la fragilité de la berge est écartée. Le reprofilage peut être renforcé ou consolidé par un apport de pierres, de bois mort.

6.    Gestion des espèces non désirées et exotiques envahissantes

Poissons

Les poissons sont généralement peu adaptés aux milieux aquatiques clos et de petite taille. Dans de nombreux cas, ils exercent une pression de prédation excessive sur les organismes, dont les amphibiens et odonates, et/ou impactent la qualité de l’eau et la capacité d’accueil de la végétation, en fouissant et en remuant les sédiments, ou en la consommant directement. (Guittet et al., 2015 ; SNPN, 2022).

Il est vivement déconseillé d’introduire des poissons, ni par agrément, ni pour gérer d’autres espèces non désirées. Dans l’autre sens, pour éliminer les poissons, une vidange est nécessaire, les captures à la senne ou à la nasse ne permettent pas souvent d’éliminer tous les poissons dans les mares assez grandes ou avec une couche importante de vase (SNPN, 2022). La vidange est réalisée en fin d’été-début d’automne. Elle représente une opportunité pour réaliser un curage, et d’autres mesures tel qu’un reprofilage.

Espèces végétales exotiques envahissantes.

Concernant les milieux aquatiques, de nombreuses espèces de faune ou flore exotique envahissante sont connues. Une grande attention doit être portée à cela lors des interventions réalisées, en inspectant et nettoyant le matériel ou les matériaux utilisés.

Une fois l’établissement d’une espèce exotique envahissante, il peut être difficile de l’éliminer du milieu, mais des mesures de régulation par arrachage (en privilégiant l’automne), et/ou mise en concurrence par plantation et culture d’espèces natives du bassin parisien peuvent être mises en place.

Autres espèces exotiques envahissantes

Selon les cas de figures liés au milieu, au site et son paysage, et aux espèces observées, diverses problématiques peuvent apparaître, et les mesures de gestion sont adaptées à chaque cas particulier.

7.     Turbidité et qualité de l’eau

La qualité de l’eau est un paramètre important du bon état écologique d’une mare. Un diagnostic peut être effectué afin de contrôler la qualité de l’eau. Il peut être réalisé :

Les mesures prises peuvent être curatives (implantation de végétaux pour phytoépuration), écrémage, etc.) ou préventives : les origines des perturbations sont identifiées afin d’apporter une solution :

La pollution a principalement pour origine un ruissellement sur des terres, notamment cultivées, ou via nappe phréatique, apportant des sédiments, des nutriments et de potentiels pesticides. L’apport des engrais conduit à l’eutrophisation de l’eau (enrichissement en nutriments) qui se suit d’une homogénéisation et d’une banalisation de ces milieux sur le plan floristique et faunistique (Guittet et al., 2015 ; SNPN, 2022). Des solutions d’épuration de l’eau peuvent être apportées comme la création de haie bocagère en parallèle d’une pente.

La turbidité de l’eau peut être liée à de nombreux facteurs, généralement biologiques. L’identification de la source permet d’identifier une solution. Par exemple, dans le cas de d’animaux de pâturage, la délimitation d’une zone clôturée limite ce problème. Le développement d’une végétation hydrophyte permet généralement naturellement de contrôler les matières en suspension dans l’eau.

Dans le cas d’une eau colorée en brun, il s’agit probablement de substances humiques, présentes naturellement dans les secteurs où la dégradation de la matière organique du sol produit des substances s’écoulant dans la mare, ou d’abondance de feuilles mortes et branches dans l’eau. Ce n’est donc pas une anomalie notable (Guittet et al., 2015 ; SNPN, 2022), et n’indique pas la nécessité d’une intervention. Un retrait des feuilles et branches tombées dans l’eau, et un éventuel élagage associé peuvent être réalisés.

Une eau verte indique un développement important d’algues unicellulaires ou filamenteuses favorisées par une eau riche en nutriment et chaude. Cette présence peut être naturelle et normale dans les cycles bio-géo-chimiques des milieux aquatiques. Dans ce nombreux cas, elle se régule via l’action de la végétation, et du zooplancton, tel que les daphnies qui filtrent ces algues dans la colonne d’eau. En cas d’excès de nutriments, cette coloration et l’opacité associée peuvent être problématiques et entraîner une baisse en concentration d’oxygène de nuit notamment (Guittet et al., 2015 ; SNPN, 2022). La gestion de l’alimentation en eau, et la création d’une zone tampon peuvent être des solutions.

Littérature recommandée

De manière non exhaustive, plusieurs boîtes à outils et ressources en ligne peuvent être vivement recommandées :

Autres guides techniques (non exhaustif) :